Hiver
J'aime les hivers d'autrefois qui n'étaient point encore sportifs.
On les craignait un peu, tant ils étaient durs et vifs;
on les affrontait avec un brin de courage,
pour rentrer chez soi, blanc, étincelant, roi-mage.
Et le feu, ce grand feu qui nous consolait d'eux,
était un feu fort et vivant, un vrai feu.
On écrivait mal, on avait les doigts tout raides,
mais quelle joie de rêver et d'entretenir ce qui aide
aux souvenirs qui s'en vont, de tarder un peu...
Ils venaient si près, on les voyait mieux
qu'en été..., on leur proposait des couleurs.
Tout était peinture à l'intéreur,
tandis que dehors tout se faisait estampe.
Et les arbres, qui travaillaient chez eux, à la lampe...
Aus: Exercises et Évidences