La terre comment fait-elle pour, en sa profondeur
terrible et tragique dont on a peur,
préparer la candeur d'une fleur heureuse?
Hélas, mon coeur est creux, ma main est creuse,
que naîtra-t-il jamais de mon malheur?
Oh terre terrienne, terre pleine de morts
apprends-moi un peu de ton audace.
Et que je fasse
printemps pareil par un pareil effort.
(car il faut vivre si on vit encor).
Ne suis-je de toi? Que ta vigueur
ne me méprise point, qui tout pénètre,
ma tête est triste mais j'ai le coeur champêtre;
il se pourrait bien que je dise une fleur.
Aus: Ébauches et Fragments