Ô Chant
Ô chant éloigné, suprême lyre,
qui ne se donne qu'à celui qui ardenynent
et sans repos supporte et endure
de son effort le long et doux martyre
Ô chant qui naît le dernier pour conclure
l'enfance non terminée, le coeur d'antan.
Au fond de ce que je devrais encor
transformer en ardeur en sang en âme
je sens (que vaguement mon doute réclame)
les mots massifs, les mots profonds en or.
[Variante:]
(au fond de tout mon coeur phanérogame
et tout ce monde qu'il doit encor
transformer en ardeur en sang en âme)
Aus: Ébauches et Fragments