Chanson
Toi, à qui je ne confie pas
mes longues nuits sans repos,
Toi qui me rends si tendrement las,
me berçant comme un berceau;
Toi qui me caches tes insomnies,
dis, si nous supportions
cette soif qui nous magnifie,
sans abandon?
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Car rappelle-toi les amants,
comme le mensonge les surprend
à l'heure des confessions.
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Toi seule, tu fais partie de ma solitude pure.
Tu te transformes en tout: tu es ce murmure
ou ce parfum aérien.
Entre mes bras: quel abîme qui s'abreuve de pertes.
Ils ne t'ont point retenue, et c'est grâce à cela, certes,
qu'à jamais je te tiens.
Aus: Poèmes et Dédicaces (1920-1926)