La Porteuse de Fleurs
À Jean Cassou et à Ida Jankelevitsch
Elles ne sont plus à moi, mes mains,
elles sont à ces fleurs que je viens de cueillir;
puissent-elles, ces fleurs, à l'imagination si pure,
inventer un autre être à ces mains
qui ne sont plus miennes. Alors,
obéissante, je me mettrai à côté de lui,
à côté de cet être, curieuse de mes mains anciennes
et je ne le quitterai plus, l'écoutant
de tout mon coeur, avant qu'il ne me dise:
ô Légère.
Aus: Poèmes et Dédicaces (1920-1926)